Bonjour à tous!

Le bon geste de juin se base sur la réponse à une question.

La lutte contre le carpocapse des pommes est exigeante. Chez l’amateur, elle est engagée dès que les dégâts sont trop importants. Sur de jeunes arbres ou on s’attend à une récolte très faible, il n’est économiquement pas valable d’effectuer une lutte.

Dès que les arbres ont atteint un niveau de rendement intéressant et à condition que la pression de ce ravageur ait été importante l’année précédente, la lutte peut être engagée.

Surveiller l’apparition du ravageur (son vol) avec des pièges sexuels. Dès que 5 à 7 papillons sont détectés par piège et par semaine, il convient d’agir (ce qui correspond généralement au stade phénologique I (stade de développement de la végétation). Ce qui correspond aussi au moment où les fruits ont un diamètre d’un cm. Soit, normalement à la fin mai ou au tout début juin (mais cela dépend des conditions météo). L’adulte du carpocapse et un petit papillon gris d’environ 1 cm. En général le vol débute vers la fin avril. Cette année, le premier papillon a été détecté à Morges le 30 avril.

Un moyen encore plus simple pour déterminer le moment où l’on doit agir consiste à vous inscrire gratuitement sur une application www.carpocapse.ch Vous entrez votre localité et l’altitude et vous recevrez un mail qui vous annonce le moment où doit débuter la lutte.

Pour cette saison, la lutte doit être engagée au plus tard dès maintenant.

Les produits bio sont très sensibles aux UV et se dégradent en 10 à 15 jours. En cas de grosse attaque, la lutte complète s’effectue en 7 traitements !

Avec si possible, 2 produits de familles chimiques différentes. Car, le carpocapse montre des signes de résistance.
L’application des produits peut être effectuée à demi-dose avec un intervalle de 10 à 15 jours. Les 7 traitements vont couvrir la période de ponte et d’éclosion, qui va de début juin à fin août.

Les produits bio agissent principalement par ingestion et sont efficaces sur de jeunes larves et mettent plusieurs jours à agir.

On peut utiliser des produits bio pour effectuer cette lutte. Le Madex (virus de la granulose) est un produit très recommandé qui n’a pour l’instant pas fait l’objet de remarques au niveau de son impact sur l’environnement.

Il y a différents fournisseurs donc les dosages varient un peu suivant la formulation.

Le produit bio avec lequel il est possible d’alterner est le Spinosad. Le produit commercial se nomme Audianz et s’utilise à 0.02 %, soit 2ml dans 10 litres d’eau On le trouve en petits emballages de 50 ml. Ce produit est issu de bactéries du sol qui ont subi une fermentation. Malgré le fait qu’il soit 100% bio, il montre une toxicité très élevée pour les abeilles. Ce qui a conduit Demeter à le retirer de ses autorisations en 2022. Donc, il convient de l’appliquer avec une très grande parcimonie. Voir de s’en passer, si la pression du ravageur est modérée.

En cas d’application, toujours en dehors des heures de vol des abeilles et bourdons, soit en soirée et de n’effectuer que 2 applications par année afin de garantir de casser
le risque d’apparition de résistance chez les carpocapses. Vous pouvez aussi ne l’utiliser qu’au moment où vous avec fauché ou tondu la prairie ou le gazon fleuri au pied des arbres et qu’aucun arbuste ou plante est en fleur à proximité, ce qui limite la visite des abeilles. En bio et malheureusement pour l’instant, si vous voulez alterner, je ne peux pas vous conseiller mieux !

A savoir que si la lutte contre la première génération a été efficace, la pression de la deuxième génération qui apparait à partir de fin juillet sera très limitée. D’où la possibilité de se passer de traitement à partir de ce moment et de n’appliquer que 3 à 4 traitements uniquement avec le virus de la granulose.

Pour des situations  »normales » où la pression est modérée, 3 traitements par année avec le virus de la granulose (Madex) sont suffisants. Le premier: maintenant, le second dans 10 à 15 jours et le troisième vers la fin juillet.

Bon mois de juin à toutes et à tous.

Pierre-Alain