Le bon geste de février 2023

Vers le 15, dès qu’une fenêtre météo sera au beau pour quelques jours, effectuer une pulvérisation d’un produit à base de cuivre (en respectant le dosage du fabricant) sur les pêchers, contre la cloque et les abricotiers contre les diverses maladies fongiques. Ce traitement doit être répété une deuxième fois environ 15 jours plus tard. Il importe que ces pulvérisations soient effectuées sur des arbres exempts de neige !

Et si on parlait… de la valeur écologique de votre verger. Les arbres fruitiers sont un maillon important pour la biodiversité. Insectes, oiseaux et quelques mammifères (souvent non désirés) vont y trouver un habitat favorable. Nos pratiques de taille vont de manière systématique supprimer le bois mort, ce qui est essentiel dans la conduite de votre verger. Mais cette pratique élimine un milieu favorable à de nombreuses espèces. Je pense particulièrement aux insectes se développant sur et dans le bois mort et des ‘’volatils’’ s’en nourrissant. Un tas de branches dans un coin du jardin pourra remédier à cette situation et aussi offrir un refuge aux hérissons. Il suffira chaque année de ‘’recaper’’ le dessus du tas avec de nouvelles branches issues de la taille.

De manière générale, la Confédération estime qu’un arbre fruitier tige équivaut à un are, soit 100 m2, de compensation écologique (par exemple : 100 m2 de prairie naturelle) c’est dire, la valeur écologique de vos arbres.

Bon mois de février à toutes et à tous.

Le bon geste de décembre 2022

Le bon geste de décembre

En cette fin d’année, si on parlait du sapin de noël.

Cette tradition voit le jour au 12ème siècle dans les pays de l’Est. Vers 1560, les protestants refusent de représenter la Nativité à l’aide d’une crèche et lui préfère un sapin décoré. C’est la reine Marie Leszczynska, épouse de Louis XV, qui introduit le sapin de Noël pour toutes les confessions en 1728 à Versailles. Dans l’Est de la France, le sapin de Noël était traditionnellement décoré de petits biscuits et de pommes rouges. Afin d’éviter que les rongeurs ne s’attaquent à ce garde-manger, le sapin était suspendu à une poutre. C’est traditionnellement la pomme de variété ‘Christkindler’ (synonymes : ‘Pomme de Saint-Nicolas’, ‘Santi Kläussapfel’ ou encore ‘Gambshheimer’) qui était utilisée. Elle a la particularité de briller comme la porcelaine lorsqu’on la frotte avec un chiffon.

En 1858, une terrible sécheresse anéanti l’ensemble de la récolte de pommes dans les Vosges et en Alsace. Un souffleur de verre d’un petit village de Moselle eu l’idée de fabriquer des boules en verre afin de remplacer les pommes…

Ironie de l’histoire, ‘’la mailloche’’ qui sert à lisser la boule de verre en fusion est souvent faite de bois de pommier, comme beaucoup d’outils en bois des verriers, car il a la propriété de bien résister à la chaleur.

Joyeux Noël et bonne année.

Pierre-Alain

Ces informations sont issues du livre écrit par Monsieur Frank Christnacher, Christkindler, Hajbirlé & Cie… Histoires des plus beaux fruits d’Alsace. 2011. ISBN 978-2-915836-88-4.

Le bon geste d’octobre et novembre 2023

Octobre –novembre 2023

Bonjour à toutes et à tous.

 

Les conditions quasi estivales persistent en ce début octobre, mais l’automne ne devrait pas attendre pour se montrer.

 

L’arrosage des jeunes plantations et des arbres ayant montré des signes de manque d’eau devrait continuer tant que le régime des pluies automnales n’a pas commencé. Surtout dans les sols graveleux ou sablonneux où les dernières pluies se sont déjà entièrement ressuyées.

 

En automne, il convient d’éviter toute fumure (engrais) et ce, pour diverses raisons :

  • La fumure azotée (N) peut remettre les arbres en végétation. A l’arrivée du gel, les rameaux non encore aoûtés (lignifiés) seront ‘’brûlés’’ par le froid. Toute cette végétation sera perdue, car desséchée au printemps.
  • Une grande partie des engrais peut être lessivée par les pluies de la saison froide. Provoquant une pollution des sols ou des nappes d’eau souterraines. L’apport de fumure sous forme d’engrais naturels (biologiques) de type compost, fumier composté ou d’engrais biologiques demandant une transformation par les organismes du sol sera à appliquer au début février. Les engrais de synthèse (chimiques) seront à appliquer plus tard, peu avant le début de végétation. A noter que les engrais naturels respectent et favorisent les organismes du sol (vers de terre, mycorhizes, …). Ils sont préférables aux engrais de synthèse qui on malheureusement tendance ‘’à stériliser’’ les sols en éliminant les organismes se développant dans ce milieu.

 

Que faire lorsque nos arbres se trouvent sur une pelouse :

  • Préférer une fumure du tapis végétal par des engrais biologiques Et oui, ils existent aussi pour les gazons !                                                                                                                                                                                                                                           La première fertilisation du printemps peut être par exemple effectuée sous forme d’un apport de compost tamisé fin. Appliquer la dernière dose d’engrais au tout début septembre, au maximum, à la dose minimale conseillée par le fabricant (la dose est calculée pour la pelouse, pas pour les fruitiers).
  • Pour les personnes utilisant encore des engrais de synthèse. En fin de saison utiliser un engrais de type automne, riche en phosphore (P) et en potasse (K) et surtout pauvre en azote (N).

 

Pour lutter contre les maladies hivernant sur les rameaux, principalement sur les arbres à noyau (cerisiers, pêchers, abricotiers) vous pouvez pulvériser un produit à base de cuivre au début de la chute des feuilles.

 

Bel automne à toutes et à tous.

 

 

Le bon geste de septembre 2023

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Le bon geste, septembre 2023

Bonjour à toutes et à tous.

Comme de coutume je vous transmets les dates de récolte estimées par les experts de l’Union Fruitière Lémanique.

Ces dates sont données à titre indicatif pour la région lémanique (la plus précoce). Elles indiquent le début de récolte. Les conditions peuvent varier de quelques jours selon : la région, l’altitude, l’exposition et les différents types d’une même variété.

Les conditions météorologiques des prochains jours, ensoleillement et température peuvent influer sur la maturation.

II est à noter que les arboriculteurs professionnels récoltent leurs fruits à maturité, mais pas à complet mûrissement car les fruits doivent encore être aptes à supporter un stockage plus ou moins long, la commercialisation et l’attente chez le consommateur. Ce qui peut encore faire varier la date de quelques jours.

Tenez aussi compte de vos goûts personnels. Certaines personnes aiment consommer les fruits à la chair bien ferme, croquante et une maturité peu avancée. Ce qui convient aussi pour la mise en conserve. D’autres personnes, des fruits à la chair fondante et aux arômes prononcés.

 

Pommes :

‘Cox Orange’, ‘Elstar’, ‘Reine des Reinettes’, ‘Rubinola’ : récolte en cours.

‘Gala’, ‘Rose de Berne’, ‘Kidd’s Orange’ : La récolte débute cette semaine.

‘Reinette du Canada’ : récolte à partir du 4 septembre.

‘Boskoop’, ‘Golden’ ‘Rubinette’, Pinova’, Topaz’ : récolte à partir du 11 septembre.

‘Idared’, ‘Pomme Cloche’ : récolte vers le 24 septembre.

‘Breaburn’, ‘Granny Smith’ : récolte vers le 9 octobre

 

Poires :

‘Conférence’, ‘Louise Bonne’ : la récolte vient de débuter.

Harrow Sweet’ : récolte à partir du 4 septembre.

‘Beurré Bosc’ : récolte à partir du 7 septembre.

 

Pruneaux :

‘Fellenberg’ : récolte à partir du 3 septembre.

 

N’oubliez pas de respecter certains critères pour travailler en toute sécurité sur vos échelles :

– N’utilisez que des échelles en bon état.

– Dressez votre échelle de manière à obtenir un angle de 70° par rapport au sol.

– Appuyez votre échelle sur une branche d’un diamètre minimal de 10 cm et attacher celles-ci ensemble, à l’aide d’une sangle.

– Le haut de votre échelle doit dépasser d’un mètre la branche conte laquelle elle est appuyée.

– Ne montez jamais sur les 3 derniers pachons (échelons). Ils servent uniquement à se tenir.

– Portez des chaussures aux semelles anti-dérapantes.

 

Bonne récolte.

Pierre-Alain

Le bon geste de juillet et août 2022

Bonjour à toutes et à tous,

Avec les fortes chaleurs de ces derniers jours, je vous propose de parler d’un sujet plus rafraîchissant …   L’arrosage.

Les jeunes plantations de l’année se doivent d’être arrosées au minimum une fois par semaine, voire deux fois, dès que les températures atteignent ou dépassent les 30 degrés.

En deuxième année de plantation, la fréquence des arrosages peut être réduite de moitié.

Dès la troisième année de plantation, l’arrosage doit être pratiqué ponctuellement lors de grandes périodes sans précipitations (plus de 3 semaines sans une grosse pluie de 30 mm).

Mais attention à ne pas arroser n’importe comment !

Le but de l’arrosage et de mouiller un volume de terre important de manière à favoriser la prospection racinaire de l’arbre. Veillez à respecter les données suivantes :

– Pour les plantations de l’année 50 à 60 litres d’eau versés dans la cuvette d’arrosage suffisent.

– Pour les plantations en deuxième année, il convient d’élargir la cuvette et d’apporter au minimum 80 litres d’eau par arrosage.

– Dès la 3ème année de plantation, l’arrosage ponctuel s’effectuera avec un asperseur, le débit sera faible, la durée d’arrosage longue. Pour un arbre en 3ème année de plantation, un arrosage sur 5 à 6 mètres de diamètre me semble raisonnable. On augmentera progressivement le diamètre d’arrosage au fur et à mesure des années. Il faut compter environ 30 à 40 litres d’eau au m2 par arrosage. Pour vérifier cette mesure, vous pouvez utiliser un pluviomètre ou un verre à bord vertical. 3 à 4 cm au fond du verre correspondent à 30 ou 40 litres au m2.

Après 4 à 5 ans, les arbres tiges et mi-tige, ne demandent en général plus d’arrosage, leur système racinaire s’étendant sur plusieurs dizaines de m2.

Il en va tout autrement pour ‘’l’arboriculture de balcon’’ (arbres colonnaires en pot) ou les variétés naines greffées sur un porte-greffe faible. L’arrosage devra s’effectuer tout au long de la vie de l’arbre. Le système racinaire de celui-ci n’ayant pas la possibilité de prospecter un très grand volume de sol.

Bel été à toutes et à tous.

Pierre-Alain

Le bon geste de juin 2023

 

Le bon geste de juin

Eclaircissage des pommiers et poiriers. Cette opération culturale est obligatoire pour les jeunes arbres et les arbres basse-tige. Elle est recommandée pour les mi-tige.

Les jeunes arbres, de n’importe quel type de conduite, ont la fâcheuse habitude de se mettre à fruit beaucoup trop rapidement. Il en résulte un déséquilibre entre la végétation et la fructification. Une fructification trop importante, va bloquer le développement végétatif, avoir un impact négatif sur l’induction florale, donc la floraison et la mise à fruit de l’année suivante et se prolonger en général sur plusieurs années. Le poids des fruits peut aussi provoquer l’arcure des jeunes rameaux qui doivent servir à construire le squelette de l’arbre (sa charpente). Je vous conseille de ne garder qu’un seul fruit par corymbe (nom des inflorescences en groupes de ces arbres) et d’éliminer les fruits se trouvant trop près des extrémités des branches qui ont un risque de provoquer une arcure ou la rupture du prolongement des branches. Si les corymbes vous semblent trop nombreux. Vous pouvez aussi supprimer une partie de ceux-ci.

Pour les arbres adultes en production, en conduite basse-tige, les formes architecturées et les mi-tige, on peut garder deux fruits par corymbe. En général, le fruit central (le plus gros qui est aussi dénommé ‘’fruit royal’’) et un latéral. Le choix s’opère de la manière suivante : on supprime les fruits dont la peau a été mangée par les chenilles. Ceux où des traces de vers sont visibles, les plus petits et les difformes. Puis on ne garde que le fruit central (s’il est sain) et un latéral. A la fin de l’opération vous pouvez estimer si votre éclaircissage est satisfaisant en comparant la superficie du bois de la branche avec le nombre de fruits. Le rapport et d’environ 5 fruits par cm2 de branche.                                                                                                                                                                  Par exemple : une branche mesure 4 cm de diamètre à sa base, juste après le bourrelet. Soit un rayon de 2 cm. Je calcule : 2 cm x 2 cm x 3.14 = 12.56 cm2. 12.56 cm2 x 5 fruits (au cm2) = 62.8 fruits. Bref une soixantaine de fruits.

On effectue cette opération en pinçant les pédoncules des fruits entre le pouce et l’index. On jette les fruits en dehors de la couronne afin de ne pas les laisser tomber et marquer les fruits déjà choisis. On profite de cette opération pour éliminer les gourmands et pour les formes architecturées pour effectuer la taille Lorette, toujours en pinçant les jeunes pousses, après la 3ème feuille entre les ongles du pouce et de l’index.

La maladie criblée a été favorisée par les conditions froides et humides du début du mois. Si les feuilles de vos cerisiers et pruniers sont criblées de petits trous (d’où le nom de la maladie) vous devez pulvériser un produit cuprique ou du Myco-sin à 0.5 % + du Stulln à 0.3%. Le risque et que l’infection soit tellement importante qu’elle entraine la chute prématurée du feuillage, le dessèchement des sites de production (bouquets de mai) et un affaiblissement général de vos arbres. Il est conseillé de renouveler les applications. Dans tous les cas, respecter le délais d’attente entre le traitement et la récolte.

Surveiller le développement de l’oïdium et de la tavelure. Les pucerons sont très actifs ce printemps (principalement sur les jeunes plantations). Ouvrez l’œil !

Le bon geste de mai 2023

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Les conditions météo de ces dernières semaines sont très favorables au développement des maladies cryptogamiques, en particulier la tavelure. Les produits bio que je vous conseille n’ont qu’une action préventive. Si les infections sont problématiques sur votre parcelle renouveler la protection dès que 30 à 40 mm de pluie sont tombés. Car les produits seront lessivés.

Pour rappel, certains arbres présentent une bonne tolérance aux maladies, d’autres sont issus de variétés résistantes. Les stations de recherche recommandent cependant d’effectuer 2 traitements fongicides par année afin d’éviter tout risque de développement d’une souche infectieuse qui par mutation contournerait la résistance.

Pour les personnes qui ne l’on pas encore fait, il est grand temps de poser les bandes pièges ou d’appliquer de la ‘’glue’’ sur les troncs. Certaines bandes piège sont fournies avec de la ficelle de fixation. Pour ma part, je préfère utiliser de la bande d’isolation électrique (par exemple Tesaflex que je dispose à moitié sur le tronc et l’autre moitié sur la bande). Je trouve que la bande est mieux maintenue et si l’écorce du tronc est lisse, les fourmis n’arrivent pas à passer au-dessous. Les coccinelles ont donc tout loisir de lutter contre les pucerons.

C’est le bon moment pour récolter des orties pour faire votre purin. Il est impératif de les récolter avant qu’elles ne soient à graines (si vous ne désirez pas les propager). Recette : récolter des orties et coupez-les en morceaux. Mettez 1 kg d’orties dans 10 litres d’eau de pluie et laisser fermenter à l’ombre (des bulles apparaissent). Cela peut prendre 2 à 3 semaines selon la température. Vous devez les brasser 1 fois par jour. Puis filtrez avec un chinois, si vous l’utilisez en arrosage, ou plus finement, avec par exemple de grandes compresses de gaze ou un tissu fin, si vous désirez l’utiliser en pulvérisation. Les restes d’orties sont un excellent activateur de compost. Pour l’arrosage vous devez mélanger 1 litre de purin avec 3 à 4 litres d’eau. En pulvérisation, 1 litre de purin doit être dilué dans 10 litres d’eau. Le purin d’orties est riche en minéraux et il est un activateur du renforcement des défenses des plantes.

Bon mois de mai à toutes et à tous.

 

Récoltes de fruits

Les fruits seront récoltés entre septembre et mi-octobre en fonction de ces critères:

• Situation et exposition de la parcelle
• Charge des arbres (quantité, régularité)
• Vigueur de la culture en place
• Nature du sol : lourd ou au contraire léger
• Pluviométrie et température
• Age des arbres

Précautions à la récolte:

La récolte est un moment décisif pour la bonne conservation des fruits. On aura soin de ne pas blesser les pommes et les poires. D’autre part, il faut mettre les fruits le plus rapidement possible dans le lieu d’entreposage.

Il faut s’assurer de la bonne qualité de l’échelle donc de sa solidité. Elle doit être attachée solidement et appuyée à l’arbre.